Réalisé par Pierre STOFFEL   ON4PS

Création d’une section UBA à NAMUR


1. INTRODUCTION

Au sortir de la tourmente de la seconde guerre mondiale, la RTT envoie une lettre recommandée à tous les amateurs. Toutes les licences sont annulées et doivent être retournées à la Régie.
 
« En 1939, les amateurs belges, sur simple demande des autorités militaires ont remis leurs stations d’émission pour utilisation par l’armée et cela, en bloc, sans regimber, ne voyant que le fait bien naturel d’aider le pays. Pendant l’occupation, de nombreux amateurs de Belgique ont formé un réseau clandestin et n’ont pas ménagé et la peine et les dangers qu’ils encouraient – dangers terribles, on en conviendra – en ce faisant. Pour toute réponse à cela, on nous envoie un papier recommandé, sec, impétueux, voire menaçant, nous obligeant à remettre nos autorisations. » (ON4FT dans ‘QSO’ 02/1946, p.1)

Dans le désordre et le trouble des idées qui régnaient après cette guerre, la réorganisation de l’amateurisme en Belgique ne se fit pas en quelques jours.
Dans le courant du mois de mai 1946, des autorisations provisoires très restrictives (heures d’émission et fréquences attribuées) furent envoyées aux amateurs licenciés. Ce document stipule très clairement que « La présente autorisation provisoire peut être révoquée à tout moment. Elle sera de toute façon sans valeur aucune à dater du 1er Janvier 1947 ».
 
La direction du Réseau Belge multiplie ses démarches en faveur des amateurs.
Enfin, le Moniteur du 10/8/1947 publie l’arrêté Ministériel du 22/7/1947 qui fixait la réglementation tant attendue des stations émettrices-réceptrices privées.

Tous, y compris ‘les plus anciens et les plus respectables’, devaient passer par la case ‘examen’ et se mettre en ordre avant le 1er Janvier 1948, ce qui ne fut pas au goût de tous !
« Nous attirons la très sérieuse attention de tous nos membres sur la nécessité de se mettre en règle avec la réglementation en vigueur sur les stations d’amateur avant le premier janvier ‘48 en introduisant, conformément aux prescriptions de l’arrêté ministériel du 22 juillet ’47, une demande de licence. Passé ce délai, les anciens licenciés ne pourront plus bénéficier, c’est évident, des mesures d’exception prévues en leur faveur (…) » (L. Richard, ON4UF dans ‘QSO’ 12/1947, p.97)

En cette même année 1947, les membres du ‘Réseau Belge’ et du ‘Vlaamsche Radio Bond’ s’unissent en une association nationale unique : l’U.B.A. Les revues ‘CQ’ et ‘QSO’ fusionnent en un seul bulletin. (juin 1947)
« Je suis heureux d’avoir l’occasion de rendre un hommage public à ON4FT, G. NEELEMANS. C’est en effet lui qui eut l’idée de l’U.B.A., qui a étudié avec un soin, une objectivité et un désintéressement digne d’un amateur de grande classe, dont seuls 4AA et moi-même, qui avons suivis son élaboration de près, pouvons nous en faire une idée exacte ».
(L. Richard, ON4UF dans ‘QSO’ 04/1946, p.2)

2. NAMUR ?
En 1938, E. Cosse, ON4DI (rue du Commerce, Andenne) succède à Léon Bauwens, ON4IJ (Mariembourg) en qualité de DM de Namur-Luxembourg. « Les réunions du Namurois ont lieu chaque dimanche à 11 heures, Taverne Astrid, rue des Croisiers, Namur. » (‘QSO’ 05/1938, p.393)
Après la guerre, l’indicatif ON4DI n’apparaît plus dans la liste officielle de 1948, alors que la revue nationale ‘QSO’ le désigne comme DM de Namur-Luxembourg jusqu’en novembre 1949. Il semble aux abonnés absents.
Il ne se passe d’ailleurs plus grand-chose à Namur. Il faudra attendre l’année 1950.
ON4EI, Emile Mathieu de Saint-Servais écrit dans le ‘QSO’ 06-07/1950 (p.80) :
« Avec l’aide de 4EC, nous allons essayer de reformer une section UBA, ce que je pense, est une bonne chose pour rester en contact avec tous les amis ON4. »
Quelques mois plus tard, un article intitulé ‘Création d’une section UBA à Namur’ paraît dans la revue nationale. (‘QSO’ 11-12/1950, p.155)


Les 5 personnes présentes ce jour là étaient :


◊ ON4EI, Emile Mathieu, 240 Chaussée de Waterloo à Saint-Servais. Créateur et cheville ouvrière de la section de Namur, il travaillait à l’école hôtelière, 47 rue Muzet, puis au 5, avenue de l’Ermitage.

◊ ON4EC, Emile Charlier, 58 rue Alfred Becquet (Salzinnes), commerçant indépendant, propriétaire d’une lustrerie juste en face de la Taverne Astrid où avaient  lieu les réunions de la section. Assez discret, toujours tiré à 4 épingles, il était déjà radio amateur avant la guerre.

◊ ON4EW,
Maurice Lorphèvre tenait un atelier d’horlogerie au 33, rue Haute Marcelle à Namur. Il est toujours en vie et habite Mettet.

◊ ON4MQ,
Max Michel, originaire de Tamines, habitait en ces années-là au 16, rue de la Foliette à Namur (Citadelle). Résistant au sein de la mission ‘Samoyède’, il fit partie des constructeurs de l’émetteur clandestin de Tamines. Par la suite, il fut responsable de l’équipe technique de Radio-Namur jusqu’en 1973.


◊ ON4UC, Victor Liesens habitait 50, rue Piret Pauchet à Namur. Pionnier du ‘Réseau Belge’, il était le plus ancien radio amateur namurois. Un travail exhaustif lui a été consacré.

La réunion suivante eut lieu le dimanche 3 décembre 1950. (Taverne Astrid, de 10 heures à midi)

ON4UC était absent mais on remarquait la présence de 3 nouveaux ONL’s.


◊ Pierre et Paul Gennart, habitant au 34, chaussée de Dinant à Wépion. Ce dernier, professeur à l’École Royale Militaire, présentera l’examen en 1951 et obtiendra l’indicatif ON4FE.

◊ Albert Granville, originaire de Tailfer, obtiendra sa licence en 1951 et deviendra 9Q5GA, à l’Institut Géographique de Kinshasa. A son retour en Belgique, il sera d’abord ON8TO, puis ON4GC au 40, rue de l’Orjo à Jambes.

Articles d’époque, cartes QSL et de nombreuses photos sont reproduits en documents annexes. Toute information supplémentaire sera la bienvenue.


© ON4PS Pierre STOFFEL 02/2017.